L’industrie du goût
L’IFF ou «
International Flavors & Fragrances » est le plus grand producteur mondial
d’agents aromatiques et gustatifs (en toute discrétion). Pourtant ce groupe
influe sur ce que mangent des millions de personnes entre les soupes
instantanées, la viande en conserve, les snacks à réchauffer aux micro-ondes, les
pizzas surgelées, etc. Ce groupe produit également des bases de parfums que
l’on retrouve chez les grands noms de parfumeurs et met au point des odeurs
destinées à attirer les clients… diffusées par les climatisations!
Par ex, l’IFF a
déposé des brevets qui protègent divers procédés:
· un produit
alimentaire « à base de muscle » (brunit au micro-onde en moins de 10 min et
présente un goût de viande grâce à une poudre aromatique)
· une combinaison
de produits chimiques qui permet de donner une note fruitée aux aliments,
savons, lessives, …
· un procédé qui
dissipe l’amertume des soupes industrielles
Or c’est le sens
du goût qui nous permet de contrôler les aliments, certains goûts agissent
comme des signaux d’alerte en faisant percevoir l’aliment concerné comme non
consommable è si on dissimule ce goût,
l’organisme risque d’absorber des produits qui peuvent lui être préjudiciables.
Les arômes
artificiels sont la clé de voûte de la production alimentaire moderne. Sans ces
mystérieuses poudres et jus énigmatiques, les produits industriels ne seraient
pas consommés et seraient donc invendables.
Les arômes dits « naturels » … ?!?
Les arômes sont
nécessaires à la valorisation de matières premières insipides, pour masquer le
désagréable arrière goût de la technologie agroalimentaire. Or, ce qui séduit
de nombreux clients, c’est la Nature! Instinctivement, les gens savent qu’une
grande quantité de produits chimiques dans leur alimentation n’est pas bonne
pour la Santé. La notion de « naturel » a un donc écho très positif auprès
des consommateurs. En revanche, tout ce qui paraît « artificiel » nuit aux
industriels du goût de part les « incidences négatives sur l’acceptation du
produit par le client ».
C’est ainsi que
sur les étiquettes, tout est fait pour éviter ce mot « artificiel » qui
provoquerait un rejet du consommateur. Le législateur a validé ce principe à
condition qu’il soit réservé aux étiquettes destinées aux consommateurs,
lorsque les industriels négocient entre-eux, cela reste clair et net!
Les copeaux de
bois, naturels mais impropres à la consommation humaine, servent désormais à
fabriquer des arômes « naturels » en laboratoires: copeaux de bois australien +
alcool + eau + ingrédients « top secrets » que l’on mélange pour faire une pâte
que l’on cuit quelque temps pour obtenir un bel « arôme naturel de fraise
»!! En modifiant la recette, il est possible d’obtenir d’autres « arômes
naturels de fruits » ou de contrefaire la présence de cacao, de chocolat, de
vanille, … . De même pour l’huile de ricin (dont les chimistes tirent un arôme
de pêche), pour le mélange d’acide chlorhydrique + soude caustique + restes de noisettes
+ gluten de blé + ???, dont le produit final émet une odeur de salami ou
de viande de porc considérée comme « naturelle»!!
La dépendance au goût
Le goût est
devenu un instrument de marketing. Mais la dose habituelle ne semble plus
satisfaire les consommateurs. La plus importante des tendances actuelles est la
demande en matière de goût prononcé. Lorsque les gens ne mangent jamais ou
presque jamais les produits frais équivalents, ils ont une acceptation
grandissante du goût artificiel auxquels ils sont exposés et si on leur donne à
choisir entre le produit frais et le produit aromatisé, la préférence va au
produit aromatisé parce-que le goût est plus intense. Actuellement, les jeunes
ne distinguent une saveur qu’après une stimulation 20 fois plus forte qu’il y a
10 ans! Or le goût se forme dès l’enfance: si la nouvelle génération préfère
l’industriel au naturel, toute une branche d’activité va disparaître... L’industrie
mise sur la jeune génération: c’est son avenir et de grosses sommes d’argent
qui sont en jeu !! En France, les enfants contribueraient aux décisions
d’achats pour 66 milliards d’euros. Les enfants de 7 à 15 ans ont en mémoire
700 noms de marques et deviennent ainsi « des conseillers très motivés qui
aident leurs parents à planifier les achats quotidiens ».
L’organisme leurré et carencé
Les arômes
induisent l’organisme en erreur. Lorsqu’ils signalent un goût donné, le cerveau
est informé de ce goût, les glandes digestives s’activent et tout le système
digestif se prépare à transformer le type d’aliment correspondant au goût
identifié. Mais quand cet aliment fait défaut en réalité, l’organisme est
leurré et devient physiologiquement en état de manque. C’est ainsi que la
fringale s’installe et qu’instinctivement, on continue à manger pour compenser
ce manque. Le goût artificiel désoriente donc l’organisme et crée des perturbations
pour celui-ci qui reçoit des messages mensongers des pseudo-aliments, qui sont
en plus carencés en vitamines et sels minéraux.
Quand les
fonctions naturelles de l’organisme sont déconnectées, quand ce n’est plus le
goût qui règle l’appétit et la satiété, on continue à ingérer des aliments. C’est
alors qu’apparaît un phénomène qui peut paraître paradoxal dans notre
civilisation: obésité et malnutrition chez les mêmes personnes.
Additifs pas si inoffensifs
Chez les
enfants, le nombre de cas d’asthme a augmenté de 200% en 20 ans entre 1970 et
1990, selon les chiffres de l’OMS. D’autre part, 5% à 15% de la population
européenne souffrirait d’une allergie alimentaire. Des études allemandes font
apparaître que 31% des cas d’urticaire seraient dû à des additifs alimentaires.
De même, une autre enquête a montré que l’eczéma a été déclenché par des tests
aux additifs chez la moitié d’une population d’enfant souffrant d’eczéma dit atopique
(considéré initialement comme en lien avec des facteurs génétiques).
Les limites
entre la nature et la chimie ne peuvent plus être tracées avec précision à
notre époque où règne le « naturel artificiel », provenant de copeaux de bois,
de soja génétiquement modifié (lécithine de soja), …
L’accumulation
des ingrédients et le mélange d’additifs différents créent des risques
supplémentaires. Même si chacun d’entre-eux ne semble pas porter préjudice
individuellement (d’après des études sur des souris), leur combinaison (entre-eux
ou avec d’autres substances) peut avoir un effet toxique (par exemple des
antibiotiques, des pesticides, des métaux lourds, …).
Les chimistes
savent bien que « plus un mélange chimique contient de substances et moins chacune
d’entre-elles doit être concentrée pour provoquer un effet toxique global »:
c’est l’effet cocktail.
Les enfants hyperactifs
Au début des
années 1980, Joseph Egger, neurologue à Munich, a découvert que la migraine
infantile et l’hyperactivité pouvait avoir une origine alimentaire. A l’époque,
il avait entrepris de démontrer que les colorants et conservateurs artificiels
contenus dans les aliments ne présentaient aucun danger!
Il a en réalité
découvert le contraire de ce qu’il voulait démontrer.
Après avoir
exclu de l’alimentation des enfants les produits industriels ainsi que les
aliments connus pour être des « déclencheurs » d’allergie tels que soja, lait
de vache, poisson, noisettes, œufs, il a découvert que:
· le comportement
des enfants hyperactifs s’était amélioré pour 89% d’entre-eux
· 93% des enfants
souffrant de migraines ne présentaient plus de troubles
· la guérison
d’asthme et d’eczéma
· la récidive des
troubles après la reprise des habitudes alimentaires antérieures… !
Bibliographie
Arômes dans notre
assiette. La grande manipulation. Hans-Ulrich. GRIMM,
édition Terre Vivante - l’écologie pratique 2004
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