dimanche 2 janvier 2011

L'histoire des "Oméga"


La notion d’Acides Gras « essentiels »
Il y a des nutriments gras indispensables à la vie. Ils sont bien spécifiques : ce sont les acides gras polyinsaturés. Ils sont indispensables au bon fonctionnement de l’organisme mais le corps ne sait pas les fabriquer.
Les acides gras sont des molécules qui composent les graisses. Ils sont constitués de chaînes d’atomes de carbones auxquels sont rattachés des atomes d’hydrogène:
· lorsque les atomes de carbone ne peuvent plus accueillir d’atome d’hydrogène supplémentaire (déjà «chargés» au maximum), ce sont des acides gras de type saturés.
· si les atomes de carbones peuvent encore accueillir d’autres atomes d’hydrogène, ce sont des acides gras dits insaturés (NB: lorsqu’il n’y a de la place que pour un atome d’hydrogène, il s’agit d’acides gras dits mono-insaturés, alors que quand la place est suffisante pour accueillir plusieurs atomes d’hydrogènes supplémentaires, ils sont dits polyinsaturés).
Deux chimistes allemands avaient découvert, après les avoir extrait de la graine de lin, dès 1886, qu’il y avait deux types d’acides gras polyinsaturés, d’où leurs appellations:
· acide alpha-linolénique (futur Oméga 3)
· acide linoléique (futur Oméga 6).
NB: les acides gras mono-insaturés (acide oléique) sont également appelés Oméga 9

Les « Oméga » et le fonctionnement cellulaire
En 1970, des observations mettent en avant le lien entre Oméga 3 et maladies cardiovasculaires. Un épidémiologiste danois remarque l’absence de problème cardiaque chez les Esquimaux du Groenland. Il cherche donc à en définir la cause et observe l’environnement et les habitudes de ce peuple. Il écarte le facteur génétique (les Esquimaux émigrés à Copenhague ont les mêmes problèmes d’infarctus qu’un Danois) et oriente les recherches sur l’alimentation. Très vite, il suit la piste du poisson. Les Esquimaux groenlandais en consomment en effet une quantité conséquente. En 1978, ce scientifique danois (Dyerberg) énonce ses idées sur les vertus cardio-protectrices des Oméga 3 contenus dans les graisses animales du poisson et du phoque. En 1982, une équipe suédoise, qui recevra d’ailleurs un prix Nobel pour ses études, va s’intéresser aux rôles que jouent ces « Oméga » dans nos organismes et tenter d’expliquer pourquoi ces nutriments sont essentiels à la vie. Car si les effets d’une carence en acides gras polyinsaturés ont désormais été démontrés, le mécanisme n’était pas encore connu. Ils observent que ces graisses servent à fabriquer de nombreuses molécules qui agissent au niveau de la cellule comme des hormones. Appelées « médiateurs cellulaires», ces molécules régulent toutes sortes d’effets, comme l’immunité ou l’inflammation, et permettent à nos cellules de communiquer entre elles et d’interagir.

« Oméga 3 » et longévité
Dans les années 70, une autre étude va confirmer l’importance des Oméga 3, l’étude dite «des sept pays ». Le professeur Ancel Keys, accompagné d’une équipe internationale, se lance dès 1958, dans une enquête des plus fastidieuses. En effet, pendant plus de 10 ans, ces scientifiques vont suivre les modes de vie et d’alimentation de plus de 10 000 personnes, afin de déterminer les incidences sur les risques de maladies cardiovasculaires. Les résultats salueront la formidable longévité des paysans de l’île de Crète et leur régime alimentaire, le fameux régime crétois. L’originalité de cette alimentation tient, entre-autres, à ses nombreuses
sources d’Oméga 3.
À l’autre bout du monde, c’est un autre bout de terre qui fait parler de lui. Deux scientifiques japonais vont, en effet, s’intéresser à l’archipel d’Okinawa, qui compte un bon nombre de centenaires. En cherchant le secret de longévité de ses habitants, nos deux hommes observent le faible taux de maladies cardiovasculaires et se penchent sur les habitudes alimentaires locales. Encore une fois, une consommation élevée de poisson et de plusieurs sources naturelles d’Oméga 3 vont, en partie, expliquer ce record d’espérance de vie.


« Oméga 3 » et prévention des maladies
Dans les années 90, plusieurs études vont venir confirmer les nombreuses observations et les hypothèses précédentes. On augmente, grâce aux huiles animales ou végétales, l’apport en Oméga 3 chez des sujets à risques cardiaques: les résultats confirment les théories. Lorsque l’on prescrit des régimes Oméga 3, le taux d’infarctus et la mortalité cardiovasculaire diminuent de façon significative.
L’étude « de Lyon », menée par le docteur Michel de Lorgeril, est l’une des démonstrations les plus probantes: sur un groupe de 300 personnes ayant déjà fait un infarctus, la mortalité cardiovasculaire recule de 80%.
Les vertus des Oméga 3 ne se limitent pas au domaine cardiovasculaire: comme il a été observé, au détour de la Crète et du Japon, ces nutriments essentiels diminuent également la mortalité en général.
Les Oméga 3 sont impliqués dans la réduction des risques de certains cancers, du syndrome dépressif, de maladies neuro-dégénératives comme la maladie d’Alzheimer, etc.

Équilibre oméga 3 / oméga 6
Un déséquilibre en défaveur des oméga-3 s’est considérablement accentué depuis 150 ans avec le développement des huiles végétales. La plupart des huiles, consommée par 65 % des foyers français, sont pauvres, voire carencées en oméga-3 (comme l’huile de tournesol).
Pour que l'apport des Oméga 3 et des Oméga 6 soit efficace et de bonne qualité nutritionnelle, il est conseillé de choisir des produits de qualité biologiques, des huiles non chauffées et non raffinées (c'est-à-dire extraites à froid ou au moins de première pression à froid) des végétaux le plus exempts possible d'engrais chimiques, de pesticides, de fongicides, etc., des poissons sauvages (de petite taille) et de respecter le rapport de « 5 » Oméga 6 pour « 1 » Oméga 3.

Attention !
La chaleur de la cuisson détruit une grande partie les Oméga 3 et les Oméga 6. Il est donc conseillé de consommer crus les aliments qui en contiennent ou de les faire cuire à très basse température.
Seule l'huile d'olive de première pression à froid supporte la chaleur, les autres doivent être consommées crues.

Les sources d’oméga 3 et d’oméga 6
Oméga 3
Origine végétale : huile et graine de lin, huile de noix et noix, graines et huile de chanvre, soja et huile de soja, huile de colza, huile de germe de blé.
Origine animale : poissons et huiles de poissons gras comme le thon, la sardine, le saumon, le flétan, le maquereau, le hareng. La graisse d'animaux, le beurre. Attention: seuls les poissons gras sauvages sont riches en Oméga 3. Les poissons d'élevage ont une composition différente en acides gras, qui est le reflet de leur alimentation (utilisation d'huiles végétales et de farines animales ...).

Oméga 6
Origine végétale : les huiles de pépins de raisin, de tournesol, de noix, de maïs, de bourrache, d'onagre, de carthame, de germe de blé, de soja, de sésame, de colza, d'arachide, de noisette, d'olive. Les margarines au tournesol. La spiruline. Les graines de tournesol, de courge.
Origine animale : les œufs entiers, le beurre, l'huile de foie de morue, la graisse d'animaux.

Oméga 9
Olives et huile d’olive, avocat.

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